Projet RE-ACTEURS : Réseaux d'acteurs, innovation et gouvernance de la mobilité
Abstract
The project “ré-acteurs” explores the issue of the governance of the mobility transition in sparsely populated areas. By investigating the networks of local actors carrying innovations around mobility, we intend to describe (1) how they work and the social and geographical links designing the framework of their interactions, and (2) how the members of these collectives envision society as well as their issues. The aim was to understand the modes of governance and regulation which result from those networks, and the capacity of the actors to transform the territory by mobilising anthropological, sociological and geographical perspectives. Our analysis is based on the comparison of two rural areas of Southern France: the Drôme Valley and the southern Ardèche. Those two territories have a network of dynamic actors involved in altermobility. Being comparable in size, density and belonging to the same region (Auvergne-Rhône-Alpes), their comparison allows us to question the existence of territorial models, their levers of action and the obstacles resulting from modes of organisation and lastly, how the actors on the territory are organised in different local contexts. This project raises the difficulties and the complexity of the governance of mobility at the scale of the territory which explain the lack of overall coherence on this issue. Mobility is an object teared apart and disputed between multiple competences and scales of action, resulting in a territorial “layer cake” which involves numerous and heterogeneous actors, with sometimes divergent objectives, thus hampering unification around a consistent mobility policy. Several levers are likely to be drivers of change. Despite its complexity, the institutional millefeuille can render possible to articulate different skills and funding
to carry out projects that would not be possible when driven by a single community. This potential depends on the capacity of the actors to cooperate and work together in an articulated and coherent manner. It therefore requires having a shared observation of the mobility transition, common references and a mutual recognition of the skills and legitimacy of each actor. Civil society organisations have a central role in the formulation of public issues in the territory. But if those organisations are often convened for their expertise or in the name of citizen participation, their decision-making power remains weak and dependent on the good will of the local authorities to give them a capacity for action. Their ability to cooperate is then decisive in order to weigh in the game of actors and counterbalance the fragmentation of skills and responsibilities. Similarly, the possibilities of disseminating initiatives depend directly on the coordination that is
carried out at the territorial level by the EPCIs (communities of municipalities, regional natural park, “pays” or “syndicat”) and/or by civil society organisations themselves. Ultimately, the fact that the transition towards low-carbon mobility in rural areas is for now essentially based on local initiatives raises many questions in terms of spatial and mobility justice.
Le projet ré-acteurs a exploré les réseaux d’acteurs locaux porteurs d’innovations autour de la mobilité dans des territoires peu denses pour décrire (1) leur fonctionnement, les liens sociaux et géographiques qui constituent le cadre de leurs interactions, (2) les visions de société et les enjeux portés par les membres de ces collectifs. L’objectif était de comprendre les modes de gouvernance et de régulation qui en découlent ainsi que la capacité des acteurs à transformer le territoire en mobilisant des approches anthropologiques, sociologiques et géographiques sur les réseaux d’acteurs. Notre analyse est centrée sur les réseaux d’acteurs porteurs d’initiatives dans la Vallée de la Drôme et l’Ardèche méridionale, deux territoires qui disposent d’un certain dynamisme en matière d’altermobilité. Ces deux territoires, comparables par leur dimension, leur densité et leur appartenance à une même région (Auvergne-Rhône-Alpes), nous permettent d’interroger l’existence de modèles territoriaux, et d’interroger les leviers d’action et les obstacles découlant de modes d’organisation et de structuration des acteurs sur des territoires différents. Ce projet a relevé les difficultés liées à la complexité de la gouvernance de la mobilité à l’échelle du territoire pour expliquer le manque de cohérence globale de la prise en charge de cette question. Nous avons montré que la mobilité est un objet écartelé et disputé entre de multiples compétences et de multiples échelles d’action, aboutissant à un millefeuille territorial qui implique des acteurs nombreux et hétérogènes, aux objectifs parfois divergents, freinant d’autant l’unification autour d’une politique de mobilité consistante. Plusieurs leviers sont susceptibles d’être des moteurs de changement. Malgré sa complexité, le millefeuille institutionnel peut aussi permettre d’articuler les compétences et les financements pour porter des projets qui ne pourraient voir le jour s’ils étaient portés par une seule collectivité. Ce potentiel dépend de la capacité des acteurs à coopérer et à travailler ensemble, de manière articulée et cohérente. Elle impose donc d’avoir un constat partagé sur la problématique de la transition mobilitaire, des références communes, ainsi qu’un lieu de discussion et de négociation dans lequel les compétences et la légitimité de chacun sont reconnues. Les associations ont un rôle central dans la formulation des problèmes publics sur le territoire. Mais si les associations sont souvent convoquées pour leur expertise ou au titre de la participation citoyenne, leur pouvoir décisionnaire reste faible et dépendant de la bonne volonté des autorités locales à leur donner une capacité d’action. Leur capacité à coopérer est alors décisive pour peser dans le jeu d’acteurs et contrebalancer l’éclatement des compétences et des responsabilités. De même, les possibilités de dissémination des initiatives dépendent directement de la coordination qui est effectuée au niveau du territoire par les EPCI (communautés de communes, parc naturel régional, pays) et/ou par les associations. Cependant, le fait que la transition mobilitaire en territoire rural repose essentiellement, pour l’heure, sur des initiatives locales pose de multiples questions en termes de justice spatiale et mobilitaire.
Domains
Humanities and Social SciencesOrigin | Files produced by the author(s) |
---|